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The Servant

Opération séduction ou talent incontestable ? A force d’être abreuvé de pop acidulée, il y a de quoi devenir méfiant, non ? L’album éponyme servi en janvier 2004 serait-il trop gouleyant pour être totalement convaincant ? Pour l’heure, contentons-nous de déguster ses 11 cocktails électro-pop-funk racés aux mélodies fruitées et entêtantes, aux arrangements charpentés et à la production élégante. Portés par la voix tour à tour suave et râpeuse de Dan Black, les textes hallucinés sont d’une richesse rare dans la pop anglaise d’aujourd’hui. Alors, à la bonne vôtre ! De la pop d’une telle rondeur, ce n’est pas de refus !
Interview avec Dan Black, leader et songwriter de THE SERVANT et Chris Burrows, guitariste et dernière recrue du groupe.


Dan Black, le control freak…

Quand THE SERVANT a-t-il été créé et quelle a été votre première sortie ?
Dan Black : C’est difficile de dire exactement quand THE SERVANT a été créé. C’est un peu vague. Il y a cinq ans environ et notre première sortie était le premier mini-album, celui intitulé ‘Mathematics’.

Dan, tu sembles jouer un rôle prépondérant dans les chansons. Non seulement ton chant original et excellent est mis en avant mais tu es aussi celui qui compose et produit la musique, tu joues de la guitare et du synthé et tu assures la programmation. Alors pourquoi ne pas avoir appelé le groupe DAN BLACK au lieu de THE SERVANT ?
Dan : Parce que je touche un peu à tout pour cacher le fait que je ne suis pas vraiment bon à aucune de ces choses-là alors que Chris, lui, c’est une excellent guitariste, et Trevor, c’est un excellent batteur. Je me cache un peu derrière ce qu’ils font. C’est moi qui écrit les chansons et je suppose que je suis celui qui dit  “OK, c’est bon maintenant !”. C’est tout. Lorsque l’on fait notre cuisine et qu’on tourne dans la marmite, alors ils sont tous là avec une spatule !

Quel rôle les autres membres du groupe jouent-ils dans la création des chansons ?
Chris Burrows : Pour les guitares par exemple, il s’agit juste de trouver des endroits où il faut en mettre. Souvent, je préfère rester en retrait. C’est pas la peine d’aller chercher à tout prix à placer des guitares. Il faut voir la chanson comme un tout et trouver ce dont elle a besoin.

Les paroles des chansons sont à la fois intéressantes, originales et bizarres. Qu’est-ce que tu recherches quand tu écris les paroles ? L’ironie ? Le cynisme ? Les mots d’esprit ? La musicalité des mots ?
Dan : Je recherche quelque chose qui soit intéressant. Je recherche un sentiment, la sensation de ne pas me tromper, d’être dans le vrai. Je passe beaucoup de temps sur les paroles. Parfois je peux y passer une année. Je trouve qu’il y a des tas de chansons géniales. Même aujourd’hui, il y a des super chansons mais ce qui manque, ce sont des paroles de qualité, surtout en anglais, je ne sais pas si c’est le cas des chansons françaises. J’essaie de trouver quelque chose d’intéressant et d’excitant, qui ne soit pas rebattu, quelque chose qui émeuve, qui fasse rire ou qui fasse pester, quelque chose qui change de ‘Chérie, je t’aime. Oh oui ? Oh, c’est génial !’

Est-ce que tu veux bien dévoiler le mystère de certaines de tes chansons ? Comme par exemple, la chanson intitulée “Too Late” qui parle de chevaux importés de Dubaï…
Dan : Eh bien, elle parle d’un gars qui importe des chevaux de Dubaï et ils volent et le gars en chevauche un en compagnie de ses amis et il les perd en vol et… euh… Si je pouvais expliquer ce que disent les paroles sans les écrire, alors je me contenterais de les raconter aux gens. Aussi je trouve parfois que les explications détruisent les paroles.

I baptise you with crude oil” (en français : “Je te baptise avec du pétrole brut”), est-ce que ça fait référence au tout-puissant George W. Bush ?
Dan : Il n’était pas encore au pouvoir quand j’ai écrit la chanson. Je n’y avais pas pensé. Dorénavant, oui !

Parfois la musique semble ironique également. Comme par exemple les ‘la la la’ dans “She Cursed Me”, ou les ‘hou hou’ dans “Jesus Says”…
Dan : Oui, certainement mais ça n’a rien de cynique. J’aime les chansons avec lesquelles on peut chanter en choeur. Par exemple, les chansons de Chic qui ont des bruitages et des paroles stupides, les chansons de Bowie ou des Beatles…


Dan Black, le beau gosse…

Dan, tu poses parfois pour Vogue, n’est-ce pas ?
Dan : Quand j’ai une heure de libre.

Est-ce que ça aide d’avoir une belle gueule quand on est leader d’un groupe ?
Dan : Oui, ça peut être une bonne combine pour faire aimer ta musique. Les gens te regardent et pensent ‘Oh ! Il est canon !’ et pendant qu’ils te regardent, tu peux mettre en route une cassette ou bien tu peux leur jouer une chanson…

Est-ce que tu as des fans obsédés qui te suivent partout ?
Dan : C’était surtout le cas des membres du groupe avant d’entrer dans THE SERVANT. Ils étaient comme obsédés par moi, ils m’envoyaient des e-mails, etc. Aussi j’ai pensé que la meilleure façon de régler le problème, c’était de les laisser entrer dans le groupe.

Pensez-vous faire carrière dans la musique et vous sentez-vous tailler pour le long terme ?
Dan : On n’a rien prévu. Je ne me suis pas dit un jour “Voilà ! Je veux être musicien !”. Ca nous est tombé dessus. Ca m’est tombé dessus. Je n’ai pas vraiment le choix. J’espère gagner ma vie en faisant de la musique mais je n’ai pas le choix. Si ma priorité était de gagner de l’argent, j’aurais probablement fait autre chose.

Maryse LALOUX
Pour PRESTO! # 80, mai 2004, Fan et Webzine Rock du Grand Nord
http://www.presto.presse.fr


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[ last updated, February 7, 2005 ] © obviously the servant